mercredi 30 mars 2016

SCC10/8 - Un sorcier alors, fin des fins, c'est quoi ?


Un sorcier, c'est quelqu'un qui a le pouvoir mais dont il n'est pas évident... d'une part, qu'il l'ait reçu du peuple et, d'autre part, qu'il l'exerce de façon transparente, au nom du peuple et dans l'intérêt de tous.

Tout est dit dans ces quelques mots. 

Ou presque...

Une des caractéristiques du système sorcier est, en effet, l'opacité, l'obscurité, la pénombre, la dissimulation, l'absence totale de transparence et de « traçabilité démocratique » : gestion sécuritaire et sans vision, sans protection sociale
- Ohoooh ! Nzambe akosala ?
- Onyati, fieu ! 
de la population, sans objectif autre que celui de l'enrichissement personnel d'une caste, d'une coterie ou d'une bande mafieuse de dirigeants autoproclamés ou (mal) « élus », absence de participation de la population au processus décisionnel, corruption, marchandages et constitution de clientèles. 
Système d'arrangements entre quelques-uns, le système sorcier ne souffre évidemment pas d'être exposé à la lumière du jour. 
Les sorciers, en effet, ont tous couché ensemble, partagent leurs virus et tiennent entre eux des réunions secrètes, Conciliabules (entre sorciers) et conjurations (avec la concours des « services » d'Ysengrin) au cours desquels, la Haute Hiérarchie, père de tous les sorciers et responsable suprême de tous les « services », octroie, renouvelle ou résilie  la confiance qu'elle accorde aux sorciers régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires et territoriaux qui se pressent autour d'elle et requièrent son investiture : secteurs stratégiques attribués à des régaliens ou domaines de prédation confiés à des feudataires, établissements particuliers ou zones de chasse octroyées à des légataires, des proconsulaires ou des territoriaux (lesquels disposent des service techniques une équipe de spécialistes : inspecteurs du service de l’agriculture, médecins, etc). 
La Haute Hiérarchie distribue aux membres de sa garde rapprochée et à ses feudataires une part plus ou moins grande d'un gâteau public préparé par les cuisiniers politiques des « services » d'Ysengrin. Ils partagent les faveurs et les charges... et les commissions et opérations retour qui les accompagnent... octroyant aux uns ou retirant aux autres des prébendes en tous genres, stratégiques ou non : domaines, entités territoriales, commandements militaires ou policiers... en ce compris des opérations plus ciblées, sectorielles ou ou ponctuelles telles que la vérification des contributions versées au trésor public par une entreprise minière particulièrement rentable, la gestion d'accords de coopération avec des universités américaines ou européennes, l'octroi de bourses d'études dans des pays étrangers, la délivrance de passeports, de visas ou de titres fonciers, la préparation et le commandement d'une offensive militaire de grande envergure, particulièrement juteuse et prometteuse, l'organisation d'un contrôle ou d'une rafle (ou l'établissement d'une « barrière), la direction d'un hôpital de référence ou d'un complexe scolaire, la mise en œuvre d'une campagne de vaccination, la distribution d'un lot de matelas en mousse et de nombreux cartons de boîtes de conserve « offerts » pas un pasteur sud-africain, le déclassement de véhicules de l’État âgés de deux ans et leur revente pour 500 dollars à soi-même et à quelques proches, la transformation en parcelles d'un cimetière récemment désaffecté ou d'un terrain de football de Kananga, appartenant à un site non-constructibles de la Société nationale des chemins de fer du Luabongo (SNCL) et servant aussi d'aire de jeux pour les enfants de la ville... dont des personnes inconnues, à la solde de sorciers légataires, proconsulaires, territoriaux  et/ou ligablistes non-identifiés (mais que tout le monde connaît) sont venus, la nuit, déterrer les poteaux...

Les mises en place des sorciers régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires et territoriaux sont décidées au plus haut niveau compte tenu, particulièrement, de l'importance de leur contribution de chacun à la protection et à l'augmentation des avoirs de la Haute Hiérarchie, du constat de la perfidie des uns ou de la fiabilité des autres et de différentes indications tendancielles qui sont rapportées aux « services » d'Ysengrin par les chiens renifleurs et morpions soldats de tous les jours (secrétaires  et « protocoles », « bureaux » ou « marios », plantons, gardes du corps, chauffeurs et sentinelles, pompistes et personnel hôtelier, tresseuses et bana vernis... devant lesquels on ne se gêne même pas) qui rôdent autour du cul et dans les slips des sorciers régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires ou territoriaux et sont préposés à leur surveillance rapprochée...

On notera aussi que les  sorciers régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires et territoriaux n'arrêtent évidemment pas de se jalouser, de se tirer dans les pattes, de se disputer des prébendes et commissions... Je gagne combien ?  de manigancer et… Ezali tour na nga ! Pousse-toi de là !, de comploter les uns contre les autres, en fonction des intérêts particuliers des uns et des autres... des "poulets" des uns et des "chiens" des autres... Debré Mpoko vs Tshaku !, un peu comme les divinités annexes et subalternes, plus ou moins intrigantes, qui entouraient Zeus et la bande de saints, plus ou moins secondaires, qui accompagnaient Jésus (alias Issa, autorité morale ou guide claivoyant) dans ses tournées promotionnelles et ses campagnes électorales.

On notera enfin, pour parfaire la description du système sorcier que les sorciers régaliens, feudataires, proconsulaires, légataires ou territoriaux n'aiment pas l'intimité: ils ne se déplacent jamais seuls mais toujours avec des gardes du corps (hommes de main et instrumentistes « à tout faire »), affidés, secrétaires particuliers et babiro, commissionnaires et entremetteurs, chauffeurs, coursiers et domestiques et dans des 4x4 noires climatisées, aux vitres blindées et fumées, avec pare-chocs surélevés, aux sirènes hurlantes, arrogantes, intimidantes et comminatoires

Résumons-nous ! On distinguera, parmi les dirigeants de la sorcellerie, la Haute Hiérarchie qui est hors catégorie… Et dont on ne doit pas prononcer le nom à la légère (tout comme on ne peut pas dire le mot « lapin » sur un bateau)  au risque de se faire suicider, d'être foudroyé par Kake et de mourir dans d'atroces souffrances !, et qui, au centre du système sorcier, fixe la répartition des charges, octroie ou retire les faveurs et...
 - Allo coucou ! Hola guapa ! Tum'aimes toujours ?
- Tu fais chier !
- Tu as quelque chose à me dire, petite chérie !
- Oui, j'ai l'impression que tu vieillis, que tu radotes et que tu te répètes et te répètes encore, Douchka ! 
- Je ne me répète pas, petite chérie (y criticona) ! Ce sont les situations qui se répètent ! Ce sont les décennies  qui se suivent et se ressemblent sans que rien ne change ! J'ai quelquefois l'impression de revivre les mêmes événements, en boucle ! De récrire toujours la même histoire avec les mêmes ingrédients disposés en couches successives, comme dans une caldérade  ! C'est que de Léopold Deux à nos jours, les dirigeants du Luabongo dans ses frontières actuelles… La Haute Hiérarchie !, ont toujours été des sorciers, qu’aucun d’entre eux n’a jamais reçu des habitants de ce pays la mission de gérer leurs intérêts collectifs mais qu’ils se sont tous emparés de la chose publique (par conquête militaire et « prise de possession » du bassin du Luabongo avec la complicité d’intérêts financiers européens et américains, coup d’Etat militaire inspiré par la Royaume de Jupiler et les Etats-Unis, auto-proclamation au poste d'autocrate, cooptation au sein d’un groupe mafieux, processus électoraux truqués et falsification des résultats… et, dans toutes les hypothèses, adoubement par le Tout-Puissant Marché, etc.) et qu’ils se sont ensuite attachés à en conserver le contrôle, à  l’aide de « services » et de crapuleux, en recourant à la force armée et à une justice aux ordres, sans consultation populaire ou moyennant l’organisation en fanfare d’ élections bidouillées ou « boutiquées », en tenant des « réunions secrètes », en montant des « Sting Operations » et notamment des  opérations de « Targeted Killing » (par empoisonnement, accident de voiture ou crash aérien, accident vasculaire cérébral ou méningite fulgurante, refus de donner des soins appropriés à des prisonniers politiques ou d’autoriser un transfert médical à l’étranger, « assassinat crapuleux » imputé à des kuluna ou à un « groupe armé non-identifié ») et autres actions en marge de la loi ! Je ne me répète pas, je souligne ou je surligne !




Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/






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