mercredi 30 mars 2016

SCC10/12 - Bons ou mauvais, les sorciers souffrent d'un important déficit de légitimité populaire et sont tous des prébendiers


De toute manière, bons ou mauvais, ces sorciers-là... Ata seraient-ils "bien sapés", "bien formés" et "très compétents" (ce ne sont là, évidemment, que de simples suppositions !)... ont tous un très gros problème : ils n'exercent pas les fonctions de régulation et de redistribution qui incombent habituellement aux responsables de la chose publique, ne se soucient pas
- Ohoooh ? Un gouvernement du peuple, Nat ?
- Gouverner le peuple, c'est le tenir fermement en laisse (lui faire payer des taxes, le contraindre et contrôler ses mouvements), non ? Et notre peuple est bien « gouverné », fieu !
-
Ohoooh ! Un gouvernement par le peuple ?
- Avec quoi tu viens, fieu  ! Tu ne voudrais quand même pas !
-
Ohoooh ! Un gouvernement par les représentants du peuple alors ?
- Tu m'en diras tant !
-
Ohoooh ! Pour le peuple ?
- Ata yo moko ! Ce n'est pas un débat qui nous anime !
-
Ohoooh ! Comment ça donc ?
- Qu'est-ce que tu t'imagines encore, fieu ? Avec quoi tu viens ! Le cahier des charges de la démocratie « à la mode de chez nous » tel que rédigé par les sorciers, en accord avec la communauté internationale des bien-pensants, dans le respect des sauces locales et des préparations souveraines, ne prévoit certainement pas ça !

de répondre aux aspirations profondes et attentes légitimes de ce qu'ils appellent la « masse », la population dans son ensemble.
Leurs « solutions » sont toujours urbaines et de type technocratique, profitables seulement aux membres d’une prétendue « élite » et, de façon générale, aux ressortissants de la République de la Gombe.

Et ces sorciers-là, affiliés à une caste, une coterie ou une bande mafieuse (et dont les enfants, souvent élevés à l'étranger, parlent entre eux le « français ya mulayi » ou l'anglais de Washington ou le mandarin de Beijing lorsqu'ils ne veulent pas être compris par les domestiques ou les gens de la rue), accusent à tout le moins... Comment dire ça avec élégance, sans trop vexer personne ? un important DEFICIT DE LEGITIMITE POPULAIRE…


Bons ou mauvais alors, les sorciers ? Il y en a sans doute, parmi les détenteurs du pouvoir au sein de la sorcellerie, au Luabongo comme ailleurs dans le monde, plusieurs « bons bougres », quelques « crétins » et de nombreux « gredins ». Ou même des « mélangés », ni tout à fait bons ni tout à fait incompétents, ni tout à fait mauvais... mais on doit garder à l'esprit que, faute de légitimité populaire, TOUS, quels qu'ils soient, APPARTIENNENT AU SYSTEME SORCIER. Et que TOUS, à différents niveaux, SONT DES PREBENDIERS, n'exerçant pas de mandat au nom d'un peuple auquel ils seraient tenus de rendre des comptes... mais ayant reçu une prébende, un domaine de prédation (où ils « gèrent » à leur façon un budget, des marchés publics, des accords de coopération, une clientèle, etc), une  territoire de chasse (où ils « règnent » en maîtres, qu'il s'agisse d'une duché, d'une ambassade, d'une ville franche ou d'un bourg, d'un comté ou d'une  baronnie, etc) ou un « commandement » (une région militaire, un bataillon, un commissariat ou un sous-commissariat de police, etc) accordé par la Haute Hiérarchie et quelques sorciers régaliens auxquels ils doivent, dès lors, « fidélité »... et dont ils leur revient, en retour et sous la surveillance des « services » d'Ysengrin, de garantir la conservation et la pérennité du pouvoir, de sécuriser les propriétés et de veiller à l'augmentation des avoirs ...

On comprendra alors aisément que toutes les activités des sorciers doivent obligatoirement « épouser la vision de la Haute Hiérarchie », « suivre la feuille de route tracée par la Haute Hiérarchie », « concrétiser sur le terrain la vision prônée par la Haute Hiérarchie», « mettre en œuvre le programme fixé par la Haute Hiérarchie » ou « s'inscrire dans la dynamique de la vision politique de la Haute Hiérarchie » dont, pourtant, les intentions, calculs et décisions sont imprévisibles mais ne peuvent, néanmoins… C'est là qu'il faut avoir le pied marin pour ne pas tomber dans les eaux du fleuve Luabongo !,  d'aucune manière être contestés. Et que les sorciers, tous prébendiers et tous (sauf quelques rares exceptions) concussionnaires et prévaricateurs par surcroît (trahissant les devoirs de leur charge, marchandant leurs prérogatives et boutiquant leur « poids politique », se faisant graisser la patte, réclamant des commissions… Je gagne combien ?,  des avantages personnels, faveurs et gratifications), qu'ils soient régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires, territoriaux ou ligablistes, qu'ils soient apparemment « bons » ou vraisemblablement « mauvais », sont tous, de façon générale, fort peu enclins à engager leur sorcellerie dans un véritable processus de « socialisation du développement »






Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/







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