mercredi 30 mars 2016

SCC10/11 - Les bons sorciers sont-ils bons ?


Mais si tous les sorciers ne sont pas à proprement parler "mauvais", peut-on pour autant les considérer comme « bons » ?
On doit effectivement se poser la question !
Peuvent-ils être considérés comme bons ? Alors même que la ville-duché d'Expo n'est pas le Luabongo ?
Bons ? Alors même que les grand travaux routiers entrepris dans la ville-duché d'Expo (alias Mboki) semblent avoir pour objet principal, non pas de répondre aux besoins de la population, mais de conduire directement les « hôtes de marque » de la Haute Hiérarchie de l'aéroport de Ndjili au Palais de la Nation  (ancienne résidence du Gouverneur général de la colonie) et aux grands hôtels de la Gombe via les boulevards Lumumba, Sendwe, Triomphal et de la Libération (ex-24 Novembre) transformés en autoroutes urbaines ?
Bons ? Alors que ba nzela nionso  babebi na ba érosioin
Bons ? Alors même que l'avenue de l'Université est à nouveau coupée en deux, à Libulu Manzengele, entre l'arrêt Lafayette et l'arrêt Mobutu, au niveau de la rue Mompulu, dans la bourg autonome de Ngaba et qu'il faut désormais prendre deux « transports » pour aller du rond-point Bongolo au rond-point Ngaba ?
Bons ? Alors même que, faute de mbongo ya transport, les habitants de la ville-duché d'Expo sont, trop souvent, obligés de « faire le pied » pendant des kilomètres, des kilomètres et des kilomètres pour se rendre à leur travail ?
Bons ? Alors même que la plupart des Luabongais n'ont pas de salaire ni de compte en banque  et que certains enseignants de l'intérieur de la sorcellerie se retrouvent dans l'obligation de suspendre leurs enseignements, pendant toute une semaine, chaque mois, pour aller chercher le salaire qui leur est dû à une centaine de kilomètres de leur lieu de travail,  écoles-cases en chaume ou vieilles bâtisses sans faux-plafond et à la toiture croulante ?
Bons ? Alors même les détournements de la paie des agents de l'Etat (ou les ponctions opérées sur salaires) continuent comme dans la passé (avec d'autres méthodes et des complicités diverses, à différents niveaux: agents fictifs dont les comptes sont approvisionnés indûment, etc), que de nombreux agents de l'intérieur du pays ne sont plus payés depuis des mois, que des agents des anciens gouvernorats réclament vainement leurs derniers salaires et indemnités de sortie et les veuves de militaires leurs rentes de survie ?
Bons ? Alors même que l'immense majorité de la population luabongaise n'a pas la possibilité de se déplacer en avion et que la plupart des traverses en bois des rails sur lesquels les  "nouvelles" locomotives doivent circuler sont pourries et que des accidents mortels sont causés par l'écartement des traverses ?
Bons ? Alors que les "autorités" occupent les appartements de luxe sur l'ITB Kokolo et que la "masse" est entassée dans des barges ?
Bons ? Alors même que la prétendue "croissance" dont se vante Cravate Rouge, le chef du Grand Conciliabule,  ne concerne que certains secteurs d'activité liés à l’exportation (à savoir, plus particulièrement, sur "5 ou 6" producteurs miniers... qui, aujourd'hui, le secteur étant fragilisé par la chute des matières premières, ne sont plus que "2 ou 3") ? Et que les « bons chiffres » de l'économie ne se traduisent certainement pas en termes d'amélioration du niveau de vie de la population ?
Bons ? Alors même que cette croissance est tirée par les secteurs miniers et de la télécommunication, à faible usage de main d’œuvre, et ne repose d'aucune manière sur l'agriculture et sur l'industrie locales ?
Bons ? Alors que l’impact social et communautaire des projets forestiers, agro-inustriels, hydroélectriques, pétrolier ou miniers est le plus souvent nul, que leur impact environnemental est habituellement désastreux (par exemple : concentrations de cuivre et de cobalt dans les cours d’eau dépassant toutes les limites acceptables), que les véritables propriétaires de nombreux projets ne sont pas toujours connus, que près de 85%, dit-on, des exportations (bois, pétrole, produits viviriers, minerais, etc) du Luabongo échapperaient au fisc et que, plus particulièrement, un « trou noir » aspire la plus grosse part de la rente minière ?
Bons ? Alors même que de nombreuses industries locales sont à l’arrêt et que leurs demandes de crédits d’investissement ne sont pas satisfaites ?
Bons ? Alors même que des centaines de PME et de PMI sont en sous-exploitation pour cause de déficit et que la production locale souffre de la concurrence des importations bon marché ?
Bons ? Alors même que la plus grande partie du budget de la sorcellerie… Plus de 60%, dit-on !
est utilisé à des dépenses dites « de souveraineté » : assurer le fonctionnement des institutions sorcières à savoir, plus particulièrement, offrir des prébendes aux sorciers et leur assurer un train de vie confortable ?
Bons ? Alors même que la plupart, dit-on, des services de base fournis à la population (santé, éducation, fourniture d'eau,  hygiène, etc) sont négligés ou laissés à l'abandon par le sorcellerie... ou financés par la diaspora, les églises, les ong et les coopérations étrangères (nationales ou internationales) ?
Bons ? Alors même que les réserves en devises de la sorcellerie corresponden, dit-on, à moins de 8 semaines d’importation de biens et services ?
Bons ? Alors même que la construction du parc agro-industriel de Bukango-Lonzo a été décidée par les sorciers sans aucune consultation préalable des populations locales et sans se soucier
- Ohoooh ! Nzambe akosala ?
- Boye !
du sort des femmes maraîchères de la périphérie de la ville-duché d'Expo, des petits fermiers et éleveurs de bétail et des commerçants-transporteurs locaux de produits vivriers ?
Bons ? Alors même que les habitants expulsés de leurs terres ancestrales (qu'ils occupaient "dans l'illégalité, sans titre de propriété écrit établi par le cadastre des titres fonciers", s'indignent les sorciers (en invoquant la loi Bakajika... ou celle de Léopold Deux ?): « Etes-vous assujettis aux impôts fonciers et vous en acquittez-vous régulièrement ?» objectent-ils à ceux qui se plaignaient d'avoir été expropriés) se retrouvent relégués dans les bidonvilles de la périphérie de Kenge ou de la ville-duché d'Expo ?
Bons ? Alors même que les habitants des campagnes, des fleuves, des lacs, des rivières, des montagnes et des forêts sont totalement abandonnés à leur sort et que les ressources naturelles du pays (ses mines, ses forêts, ses terres cultivables, ses ressources hydrauliques et énergétiques) sont exploitées par des entreprises étrangères sans contrepartie pour la population locale ?
Bons ? Alors même que les emplois salariés sont rares (seulement une personne sur cinq justifie d'un emploi salarié, dit-on) et que, pour les familles des travailleurs... Et ne parlons pas des chômeurs !, dès le 10 du mois tozali déjà na date critique ?
Bons ? Alors même que 88 % 
(dit-on) de la population vit sous le seuil de pauvreté ?
Bons ? Alors même qu'avec un PIB de 394 dollars par habitant (en 2015) le Luabongo serait un des pays les plus pauvres du monde ?
Bons ? Alors même que les  élections « libres, démocratiques et transparentes » organisées dans la sorcellerie sont habituellement subventionnées par l’étranger... et que les urnes viennent d’Allemagne, les isoloirs du Liban, les kits électoraux de Chine ou les bulletins de vote d’Afrique du Sud ?
Bons ? Alors même que les élections organisées dans la sorcellerie sont truquées, manipulées ou "faussées" à chacune des étapes du processus électoral (identification des électeurs, désignation des candidats, financement et déroulement des campagnes électorales, opérations de vote, dépouillement des bulletins, compilation et publication des résultats, etc) et que d'incessantes manoeuvres sont opérées actuellement par les sorciers, les "services" et les crapuleux pour assurer le maintien de la Haute Hiérarchie en place au-delà du terme fixé par la Constitution ?
Bons ? Alors même qu'une loi d'amnistie a été votée et promulguée et que, plus de deux ans près (en 2016), de nombreux prisonniers politiques sont toujours maintenus arbitrairement en prison ?

Bons ? Alors même qu’on assiste à présent, au plan politique, à une course au pouvoir (effrénée, déloyale,  féroce)  entre différents candidats au poste de Haut-Hiérarque qui appartiennent tous au même groupe social… un « groupe social » qui s’est approprié la chose publique, a dépossédé le peuple de sa souveraineté, a fait main basse sur toutes les ressources du pays et ne se soucie  pas de satisfaire les besoins fondamentaux des classes populaires et d’en améliorer les conditions d’existence ?





Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/









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